Vous vous retrouvez piégé dans la sombre forêt, seul et sans repère, en proie à la peur et aux féroces prédateurs des environs. Priant silencieusement de pouvoir vous en sortir, vous avancez prudemment bien que sursautant au moindre bruit. À un moment, vous vous effrayez vous-même en marchant sur une brindille qui craque sous vos pieds. Inspirant un bon coup afin de calmer votre pauvre cœur bondissant dans votre poitrine, vous reprenez votre marche. Cependant vous sentez bien, quelques instants plus tard, que vous n'êtes plus seul. Quelqu'un, ou quelque chose, vous a rejoint dans votre balade nocturne. Mais qui ?

Déglutissant difficilement, vous continuez de marcher en espérant que ce qui vous suit vous lâche pour une quelconque raison. Toutefois ceci ne semble pas faire partie de ses plans... Un grognement se fait entendre sur votre droite. Apparemment c'est quelque chose et non quelqu'un. Vos pas se font plus rapides mais à quoi bon ? Surtout que vous entendez un grognement différent à votre gauche. Vous êtes pris pour cible par deux bêtes... Il n'y a pas moyen que vous vous en sortiez !

Alors que vous pensez qu'il n'y a plus d'espoir et que vous êtes fichu, les deux bêtes surgissent de la pénombre. Positionnant vos bras devant vous dans une position défensive et fermant fortement les paupières, vous attendez la fin. Une fin qui tarde à venir malgré les différents grognements que vous percevez juste devant vous. Intrigué par ce fait, vous vous risquez à ouvrir un œil, observant l'étrange scène.

Face à vous, une énorme bête au pelage aussi sombre que la nuit qui semble barrer la route à un monstre que vous ne parvenez pas à identifier. Surpris, vous baissez légèrement vos bras et ouvrez grand les yeux. Cet animal vous protège-t'il ? Ou vous veut-il pour lui tout seul ? Durant un court instant, vous songez à en profiter pour vous enfuir mais le nouveau grognement de la sombre bête vous retient. Vous avez cette étrange impression qu'il s'adressait directement à vous... Mais c'est impossible, pas vrai ?

Les deux bêtes s'affrontent du regard, jaugeant l'autre, rendant l'atmosphère lourde. De longues minutes plus tard, le monstre admet sa défaite et fait demi-tour, vous laissant seul avec la panthère - car il s'agit bien là d'une panthère des plus magnifiques avec son sombre pelage.

Cela veut-il dire que votre fin est proche ?

Par prudence et peur, vous reculez d'un pas lorsque l'animal se tourne vers vous. Il ne grogne plus, vous sondant simplement de ses prunelles grises - vous en restez pétrifié, mais est-ce bien de la peur ou autre chose.. Il n'a pas l'air de vouloir vous dévorer, alors que vous veut-il ? Tandis qu'il s'avance, vous reculez encore, manquant de trébucher par la même occasion.

Et alors...

Il recule et bouge d'une étrange façon tout en faisant des drôles de bruits. Était-ce un os qui craque que vous venez d'entendre ? Et son beau pelage semble disparaitre petit à petit, laissant place à une peau terriblement pâle sur laquelle la lumière de la lune se reflète d'une... étrangement belle manière.

La bête devient un homme, juste sous vos yeux.

Choqué par la vue qu'il vous offre, vous en tombez à la renverse, votre derrière rencontrant le sol meuble.

Il... Il n'est pas seulement beau, il est tellement plus que ça. On pourrait le comparer à un incube et si tel avait été le cas, vous vous seriez jeté dans ses bras sans hésitation.

Des épées pour les yeux, la nuit pour les cheveux...

Son regard est incroyable - un faible mot pour décrire cette puissance et cette beauté. Vous en restez cloué sur place, incapable de vous en détacher comme s'il s'agissait d'un aimant. Ses perles argentées vous font penser au reflet de la lune sur la surface d'un lac. Ou encore à la foudre - car vous l'avez senti vous ébranler lorsqu'il a posé son regard sur vous.

Pourtant, incube il n'est point. Vous l'avez vu. C'est un métamorphe. Un être mi-humain mi-panthère. C'est un fait qui se remarque par sa stature large, ses épaules carrées, son dos superbement sculpté et ses biceps développés. Un corps à se damner qui ferait même baver des nonnes. Sa magnifique peau vous paraissant faite de diamant ne laisse apparaitre aucune imperfection. Juste... ces deux croix sanglantes sur son bras gauche. Ces deux étranges X placés sur son biceps, l'un au-dessus de l'autre. Un tatouage ? Une brûlure ? Difficile à discerner.

Remontant votre regard le long de ce corps d'Apollon, vous vous émerveillez devant ce visage fin aux traits pourtant masculins. Des mèches sombres lui tombent sur les yeux - plus sur l'un que l'autre, encadrent son visage et retombent sur sa clavicule. Des cheveux fins, raides, paraissant doux comme la caresse de l'eau. Ah, vous rêvez de les toucher...

Il a beau être une bête, il n'inspire pas du tout la méfiance ou la crainte. Même ses crocs, plus longs et aiguisés que la norme, ne vous inspire la peur. Rien de ce que devrait faire ressentir un animal... Non, lui, il vous donne envie de vous approcher, de l'attraper et de ne plus le lâcher. Il est mystérieux, attirant, étrange...

« Vous n'êtes pas blessé ? » Vous interroge-t'il d'une voix à la fois terriblement douce et à l'accent grave, une légère touche d'inquiétude à votre égard se fait entendre, vous faisant fondre sur place.

Ah... Il faut croire que c'est le coup de foudre.

Harum trium sententiarum nulli prorsus assentior. Nec enim illa prima vera est, ut, quem ad modum in se quisque sit, sic in amicum sit animatus. Quam multa enim, quae nostra causa numquam faceremus, facimus causa amicorum! precari ab indigno, supplicare, tum acerbius in aliquem invehi insectarique vehementius, quae in nostris rebus non satis honeste, in amicorum fiunt honestissime; multaeque res sunt in quibus de suis commodis viri boni multa detrahunt detrahique patiuntur, ut iis amici potius quam ipsi fruantur.